Lignes à Grande Vitesse : mon point de vue suite au rapport de la Cour des comptes…
Dans son rapport sur la grande vitesse ferroviaire publié le 23 octobre, la Cour des comptes met en cause le processus de décision qui mène "parfois en dépit de tout bon sens" à la réalisation de nouvelles lignes. Elle alerte sur l'engrenage risqué des cofinancements avec les collectivités …
Bien entendu, cela nous interpelle sur le projet de la Ligne Nouvelle Provence Côte d’Azur (LN PCA) qui concerne notre territoire régional.
Le rapport de la Cour des comptes confirme un constat, le modèle économique de la Grande Vitesse Ferroviaire est arrivée en bout de souffle tout comme la méthode pour déterminer le bien fondée d’une nouvelle infrastructure qu’elle soit ferroviaire, routière, portuaire, …
De même, le risque d’un manque de fiabilité des cofinancements avec les collectivités est une réalité qu’il convient de prendre en compte pour déterminer nos priorités et nos choix.
En cela, la méthode mise en place par la Suisse pour proposer, choisir, financer et réaliser dans la plus grande transparence une infrastructure de transport est un exemple que la France devrait suivre.
Il me semble évident que l’on ne peut mettre la seule rentabilité pour déterminer si une infrastructure est digne d’intérêt ou pas. L’égalité des territoires au sein de notre République est un élément essentiel pour contribuer à l’aménagement de notre territoire.
Dans ce sens, la LGV PACA, projet uniquement basé sur la grande vitesse n’était pas adapté aux besoins de la région Provence-Alpes Côte d’Azur. La LGV a muté en LN PCA, grâce, en partie, aux associations et au groupe écologiste du conseil régional. Ce projet prend mieux en compte la nécessité de doubler l’infrastructure ferroviaire entre Marseille et Nice, voire Vintimille mais il est encore trop dédié aux seuls trains à grande vitesse.
Dans les faits, pour ce qui concerne la LN PCA, la Cour des comptes donne raison à celles et ceux, dont moi, qui demandent depuis le début que la priorité ne soit pas la grande vitesse mais la mixité des circulations ferroviaires (TGV, TER, Fret, …) afin de répondre véritablement à la congestion ferroviaire et routière de notre territoire régional.
Notre région qui compte 5 millions d’habitants plus l’équivalent de 2 millions de touristes dont 80% vivent sur une bande littorale de 30km de large a besoin d’une nouvelle infrastructure ferroviaire.
Axe de transit avec des milliers de camions qui, chaque jour, empruntent l’autoroute A8 mais aussi l’A7, notre région subit une pollution de l’air qui dépasse largement les seuils européens, contribuant ainsi à dégrader les conditions de santé.
La première réponse de la LN PCA qui vise à supprimer le nœud ferroviaire de Marseille et celui de la Côte d’Azur va dans le bon sens.
A ce jour, il manque une garantie pour que ce projet assure une réelle mixité des circulations ferroviaires. Il est nécessaire que RFF et l’Etat l’apportent.